Avez-vous déjà tenté d’effectuer des recherches sur l’histoire de vos ancêtres ? si non, essayez de le faire, c’est laborieux certes, mais extrêmement passionnant ! Aujourd’hui, je partage encore une histoire autour d’un autre aïeul auteur d’œuvres poétiques …
Comme je l’avait mentionné dans mon article intitulé « Un ancêtre exalté », ma famille paternelle est descendante d’ancêtres qui avaient vécu entre Bejaïa, Mila et Constantine, ils étaient passionnés par la langue et la littérature arabes ainsi que la juridique et la théologie de l’Islam.
Mohamed Benmahdjouba « El Yaalaoui »
Un auteur qui a vécu au 18e siècle. Ses poèmes (ou une partie de ses poèmes) ont été transcrits au 19e Siècle par le Cheikh El-Mouhoub Oulahbib (connu également sous le nom de Ben Lahbib), un éminent savant qui se passionnait à transcrire et collectionner des ouvrages de littérature, sciences et théologie Islamique. Et c’est grâce à lui qu’on a su l’existence de ce poète dont on ignore la biographie, cette dernière nécessiterait des recherches plus approfondies. D’ailleurs, je me demande s’il ne s’agissait pas de l’auteur même du poème « Déggouni », voir article « Un ancêtre exalté ».
Les images ci-dessous ont été partagées dans un forum de la revue éléctronique Alukah. Il s’agit de manuscrits de quelques vers des poèmes de Mohamed Benmahdjouba. (Cliquez sur les légendes au bas des images pour agrandir)
El-Mouhoub Oulahbib possédait chez lui, au village de Tala Ouzrar, (Dans la Petite Kabylie entre Bejaïa et Sétif) une grande bibliothèque renfermant plus de 1000 manuscrits dont 66 de ses propres écrits, un des fonds documentaires les plus importants au Maghreb. Malheureusement, la bibliothèque fut incendiée durant l’occupation française. Mais tout n’était pas perdu, des manuscrits ont pu être sauvés, grâce à sa bru Zahira qui transporta sur son dos tout ce qu’elle a pu arracher aux flammes et les cacha en les enterrant dans un autre lieu où ils sont restés jusqu’à l’indépendance.
Les trois poèmes de Mohamed Benmahdjouba qui ont survécu à l’incendie sont intitulés El-Lawm (La remontrance), Qassida Chiiriya (Poème) et Ouafate El-Ibn (Décès du fils) dans lequel il nous livre un texte très touchant où on découvre l’ampleur de la douleur face à la perte d’un être cher. Peut-être son propre fils…
Les images ci-dessous sont des captures d’écran des pages qui portent les références de ces poèmes, dans un ouvrage du documentaliste Mechehed Djamel-Eddine ; il s’agit de l’inventaire de cet important fond documentaire de son aïeul le Cheikh El-Mouhoub Oulahbib que Mechehed a minutieusement restauré et preservé. L’ouvrage est téléchargeable sur la plateforme de « Algerian Scientific Journal Platform« . (Cliquez sur les légendes au bas des images pour agrandir)
Image d'accueil : Peinture d'Eugène Delacroix (1798/1863) (CCO) National Gallery of Art